Pente douce
De tous les souvenirs liés au skateboard, l'un des plus vivaces - et donc l'un des plus beaux, car je mesure toujours la beauté d'un souvenir à l'aune de son éclat, et non de son contenu émotionnel - concerne une nuit de 1997. Mon père avait un 4X4. Passionné de désert et de rallyes, il partait parfois rouler sur les pistes d'Afrique du Nord. Mes parents avaient divorcé et lui résidait à A..., où il avait refait sa vie. Sa nouvelle femme avait deux enfants, dont l'aîné, Vlad, avait à peu près mon âge. Nous faisions tout un tas de conneries ensemble. Un jour, nous avions même tiré à la carabine en pleine zone résidentielle. Nous fumions des joints et nous faisions un peu de skate et de roller. Nous passions la plupart de nos week-ends le cul sur le trottoir de la rue, défoncés, à échafauder de mauvais plans. Mon père comprenait, quand trois adolescents se pointaient à table avec des lunettes de soleil, que nous avions pris du shit, mais il ne disait rien. Il ava...